Accueil / Agenda de l’Afis / [Grenoble – 19 mars 2024 de 18h30 à 20h30] Mémoire retrouvée ou faux-souvenirs : la controverse

[Grenoble – 19 mars 2024 de 18h30 à 20h30] Mémoire retrouvée ou faux-souvenirs : la controverse

Publié en ligne le 19 mars 2024 - Psychologie -

Le comité local de l’Afis Grenoble Alpes vous invitent à une conférence le

mardi 19 mars 2024, de 18h30 à 20h30


qui se tiendra à
La Casemate 2 Place Saint-Laurent 38000, Grenoble
Inscription gratuite sur le site de La Casemate (Places limitées.)



La mémoire est le socle sur lequel se construit notre personnalité. Grâce à elle, nous pensons savoir qui nous sommes. Elle nous donne le sentiment d’une continuité entre le présent, le passé, et l’avenir. Nous la voulons invulnérable et la moindre de ses faiblesses nous inquiète.

Pendant longtemps, la mémoire a été vue comme une sorte de « magnétophone » qui enregistre fidèlement des informations et les rejoue intactes. De nos jours, les spécialistes de la mémoire montrent que celle-ci est fragile, suggestible, malléable et reconstructible, toujours en cours d’écriture et de réécriture non seulement par nous, mais aussi par d’autres.

Depuis une quarantaine d’années, la controverse en psychologie autour des souvenirs traumatiques retrouvés, inconnus des personnes avant qu’elles disent les retrouver, et des faux souvenirs, est toujours présente dans des cadres cliniques, scientifiques et judiciaires. Selon certains spécialistes de psychologie clinique, les souvenirs retrouvés sont vrais par définition et ceux qui pensent le contraire sont en déni. À l’opposé, des chercheurs et chercheuses en psychologie cognitive, qui privilégient l’evidence based psychology, pensent que l’amnésie dissociative, à l’origine des souvenirs retrouvés, est une nouvelle appellation du refoulement, motivée par la volonté de lui donner une caution scientifique.

Des explications alternatives sont avancées qui pourraient rendre compte dans certains cas du phénomène des souvenirs retrouvés. Mais en raison de la fréquence de ce phénomène et de la similitude des scénarios en thérapie, il semble que de tels souvenirs reflètent bien souvent une influence de thérapeutes et une compréhension tardive de la nature traumatique des faits, plus qu’une amnésie dont l’étiologie serait d’ordre traumatique.

Dans cette intervention, les recherches sur la malléabilité de la mémoire guideront la discussion à propos de l’ensemble des données concernant la mémoire retrouvée et les faux souvenirs.

Un conférence assurée par Brigitte Axelrad, Professeur honoraire de philosophie et psychosociologie. Membre du Comité de rédaction de Sciences et pseudo-sciences (depuis 2009) et ancienne vice-présidente de l’AFIS.