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Ondes électromagnétiques : l’absence d’esprit critique du Nouvel Observateur

Publié en ligne le 22 octobre 2011 - Ondes électromagnétiques -
par Jean-Paul Krivine

Sous le titre « Les révoltés des ondes repartent en campagne », le Nouvel Observateur daté du 18 septembre 2011 nous livre un récit sans distanciation, sans éclairage scientifique, sur ce que l’on appelle le syndrome EHS, ou syndrome d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques.

Ce que la connaissance scientifique peut dire à ce sujet, c’est qu’il y a bien un syndrome puisqu’il y a souffrance, mais aucun lien n’a pu être établi avec la présence d’ondes électromagnétiques : des expériences répétées avec présence ou absence des ondes à l’insu des personnes testées l’ont régulièrement confirmé. Les agences sanitaires qui se sont penchées sur ce sujet, en France ou au niveau international, recommandent toutes une pris en charge spécifique du patient intégrant une explication sur les ondes électromagnétique, et l’absence de corrélation rapportée entre le syndrome et les ondes.

Pour autant, Doan Bui, le chroniqueur du Nouvel Observateur, emboîte le pas à une grande partie de ses confrères : les victimes du syndrome EHS sont présentées comme « ne supportant plus les ondes des wi-fi, téléphones portables, etc. », tentant de « sensibiliser les pouvoirs publics à leur calvaire » afin d’ obtenir la création d’une « “zone blanche” [...] avec interdiction d’installer une antenne wi-fi ou 3G ». Nulle référence aux études scientifiques, aux recommandations sanitaires. La parole des personnes souffrantes tient pour vérité sur l’explication de leur syndrome. L’article décrit leur difficulté à trouver des zones prétendues sans ondes et l’épreuve d’y vivre (le froid dans les plateaux du Vercors, « la vie dans une roulote dans le Sud-Ouest depuis sept mois »...).

Est-ce rendre service à ces personnes que de renforcer par la valeur d’un média à grande diffusion les croyances et rumeurs ? Le journalisme n’implique-t-il pas un peu de distance, et la restitution de l’information scientifique quand elle est disponible ?