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Comment la « loi Abeille » va nous rendre malade

Publié en ligne le 28 janvier 2015 - Ondes électromagnétiques -
Communiqué de l’AFIS - 27 janvier 2015

La proposition de loi relative à la sobriété, à la transparence et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques, déposée par Mme Laurence Abeille, députée EELV, sera soumise au vote de l’assemblée le 29 janvier 2015 [1]. Elle comporte une batterie de mesures visant à informer, sensibiliser et protéger le public et les utilisateurs. La plus emblématique est probablement l’interdiction du Wifi dans les crèches (Article 7 - Interdiction de l’installation de wifi dans les établissements d’accueil des enfants de moins de trois ans).

Cette mesure dénuée de fondement objectif, que les professionnels de la petite enfance n’ont d’ailleurs pas réclamée, va inquiéter inutilement la population et légitimer des discours alarmistes.

Nous attirons l’attention des députés

Les faibles niveaux d’exposition aux ondes électromagnétiques du Wifi sont de l’ordre de ceux des téléphones fixes sans fil (DECT) : aucun danger n’est démontré ni même suspecté pour ces équipements. Dès lors, à quoi peut donc servir une telle mesure ? Quel sera son impact réel ?

Il est démontré que les informations inquiétantes sur les dangers des ondes favorisent l’apparition et l’aggravation de troubles chez des sujets se croyant exposés, surtout lorsqu’il s’agit de personnes sujettes à la somatisation et anxieuses, notamment vis-à-vis des champs électromagnétiques [2,3].

De plus, l’annonce de mesures de précaution est génératrice d’inquiétudes, comme rapporté de manière récurrente dans les rapports des agences AFSSET (2009) et ANSES (2013), ces mesures étant interprétées comme la preuve d’un danger. Bien sûr, quand un danger est réel ou probable, il est nécessaire d’agir, mais dans le cas contraire, il ne reste que le côté anxiogène.

Il pourrait sembler que l’interdiction du Wifi dans les crèches, si « elle ne fait pas de bien, au moins ne fait pas de mal ». Mais si le Wifi est dangereux dans les crèches, ne l’est-il pas aussi à la maison ? Ne faut-il pas supprimer son Wifi, mais également celui du voisin ? Et supprimer le téléphone fixe sans fil ? De proche en proche, une angoisse infondée se développe qui, elle, en plus de nuire au bien-être, peut conduire à de véritables pathologies.

La santé publique ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques

L’implantation d’antennes de téléphonie mobile rencontre régulièrement l’opposition de riverains soutenus et encouragés par des associations invoquant un scandale sanitaire à venir. Le magazine Que Choisir dénonce d’ailleurs le marché lucratif qu’est devenu l’entretien et l’exploitation de ces peurs infondées [4]. La confusion croît au fur et à mesure que se développent la médiatisation et toute sorte d’ondes, telles que celles des bornes Wifi devenues sources de crainte. Dans ce contexte, des personnes attribuent aux ondes électromagnétiques l’origine de différents maux et se déclarent électro-hypersensibles [5].

L’Association Française pour l’Information Scientifique se doit de mettre en lumière les travers de l’actuelle proposition de loi « Abeille », qui contribue à diffuser des croyances infondées en dépit des résultats des expertises scientifiques françaises et internationales.

Loin de faire progresser la politique de santé publique, son éventuelle adoption ne pourra que conduire à une augmentation des inquiétudes et des troubles de santé attribués à tort aux ondes, ainsi qu’à une exacerbation des tensions de voisinage.


Thème : Ondes électromagnétiques

Mots-clés : Ondes