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Témoignage

Ne me parlez pas d’homéopathie !

Publié en ligne le 13 mai 2008 - Homéopathie -
Propos de « Tara », recueillis par Nicolas Gauvrit

Tara est libraire, et elle n’aime pas, mais pas du tout, l’homéopathie. Elle a accepté de confier ses raisons à Science et Pseudo-Sciences.
Il ne s’agit évidemment pas d’une preuve supplémentaire de l’inefficacité de l’homéopathie, mais d’une illustration des comportements dangereux qui peuvent découler d’une croyance aveugle en cette méthode.

« Ma tante Catherine a toujours été fanatique d’homéopathie. Elle ne consultait jamais de médecins classiques, ni pour elle ni pour ses trois enfants. Lorsqu’elle se sentait mal en point, elle ingurgitait des infusions et suçotait des pilules homéopathiques. Elle traitait ses enfants de la même manière, ou consultait des magnétiseurs (comme pour l’une de ses filles qui souffrait — et souffre toujours — d’insomnies).

Catherine a toujours refusé de faire vacciner son fils et ses deux filles. Pour qu’ils puissent tout de même être admis à l’école, son médecin homéopathe lui signait de faux certificats de vaccination.

Un jour, son fils Léo qui avait alors environ 3 ans (il en a aujourd’hui 11), est tombé malade. Au bout de quelques jours, sa température atteignait près de 40°. Léo ne dormait plus la nuit. Catherine lui préparait des potions homéopathiques, refusant toute autre proposition. Mais le mal empira.

À Noël, cela faisait plus d’une semaine qu’il geignait, fiévreux. À l’heure du dîner, nous étions tous attablés lorsqu’il est arrivé, livide. Toute la famille s’est inquiétée tant il avait l’air mal-en-point. Il se sentait tellement malade qu’il ne pouvait rien avaler. Pris de panique, et contre l’avis de sa femme, mon oncle appela en urgence SOS médecins.

Le médecin a diagnostiqué une infection généralisée, qui avait probablement débuté de manière bénigne, mais s’est ensuite étendue faute de soin adapté. Léo souffrait notamment d’une double otite sévère. Aussitôt mis sous antibiotique, il fut totalement guéri en une semaine.

Malgré le discours du médecin scandalisé par le comportement des parents, ma tante n’a pas changé d’avis, et continue à recourir exclusivement aux médecines “alternatives”. Elle n’a jamais tenu compte des remarques du médecin, pour qui il était évident que la mère avait eu un comportement quasiment criminel. »


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L' auteur

Nicolas Gauvrit

Chercheur en sciences cognitives au laboratoire Cognitions humaine et artificielle (CHArt) de l’École pratique des (...)

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