Accueil / Psychologie Scientifique / Utilité et leurres de la connaissance de soi

Psychologie scientifique

Utilité et leurres de la connaissance de soi

Publié en ligne le 7 décembre 2011 - Psychanalyse -

Il faut se connaître soi-même : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste.

Blaise Pascal 1

Il faut se connaître pour régler sa vie : ce précepte est un des fils conducteurs de la pensée occidentale depuis le « connais-toi toi-même » de Socrate. La majorité des psys du XXe siècle en ont fait un dogme... et une de leurs principales sources de revenus. Découvrir qui je suis, « Moi » – en profondeur et dans ma singularité – serait la voie royale de la guérison des troubles mentaux, du « développement personnel » et du bonheur.

Le journal intime et l’analyse freudienne sont deux procédés souvent considérés comme particulièrement appropriés pour explorer la vie personnelle. Permettent-ils, selon l’expression de Pascal, de trouver le vrai ou au moins de régler sa vie ?

La tentative de Henri-Frédéric Amiel

L’exemple par excellence du journal intime est celui d’Amiel (1821-1881). Pendant trente-quatre ans, jour après jour jusqu’à sa mort, ce philosophe suisse a mis par écrit des observations sur lui-même et sur son entourage. L’intégralité de son manuscrit n’a été publiée qu’un siècle plus tard : 14500 pages imprimées 2. Les objectifs énoncés par Amiel pour tenir son journal étaient de se connaître à fond, pour savoir que faire de sa vie, et devenir plus objectif dans sa perception des choses, des faits et de ses propres actions (12 avril 1852).

Après une dizaine d’années d’auto-observations, Amiel reconnaît qu’aucun de ces objectifs n’est atteint. Son journal ne lui a pas apporté une vue objective de lui-même : « Il y a longtemps que je sais qu’il grossit nos torts et nos chagrins, par le seul fait qu’il tait nos bons mouvements et nos meilleurs moments ». (16 juin 1866). Son journal ne lui a guère permis de définir son identité : « J’ai l’inconsistance d’un fluide, d’une vapeur, d’un nuage », « Je m’échappe continuellement à moi-même » (11 novembre 1866).

Le journal n’a pas apporté à Amiel la « vérité » sur lui-même, mais il a évidemment apporté des bénéfices.

À lire Amiel, on constate au moins trois « renforçateurs positifs » de son inlassable entreprise : mieux comprendre certaines situations, assumer des frustrations et réaliser ce que les psychologues d’aujourd’hui appellent des « restructurations cognitives » apaisantes. Il écrit : « Ma plume soulage ma peine. Ma confidence à moi-même me débarrasse le cœur. Et je ne suis jamais plus disposé à ouvrir un compte nouveau à ceux qui m’ont irrité, que lorsque j’ai fermé ces pages. » (5 mai 1879).

Les psychologues s’accordent à dire que les comportements se répètent d’autant plus longtemps et avec plus de force qu’ils produisent des « renforcements négatifs » (voir encadré). Amiel n’a pas manqué d’observer ce processus. L’écriture, dit-il, lui donne le sentiment de pouvoir contrer l’émiettement de l’existence : « Ce Journal est peut-être ma principale idole, la chose à laquelle je tiens le plus. C’est qu’il est le seul résultat net, concentré et lié de ma vie depuis quinze ans » (21 décembre 1860). Des milliers de pages lui ont permis d’échapper à l’ennui et à la tristesse, d’éviter des engagements et des actions concrètes.

La majorité des conduites addictives problématiques sont maintenues davantage par l’évitement du déplaisir que par l’obtention de plaisir. Le journal d’Amiel illustre ce processus.

Dans un ouvrage magistral sur la découverte de soi, Georges Gusdorf 3 a mis en évidence que la majorité des auteurs de journaux intimes finissent par douter de l’intérêt de cette démarche et que quasi tous s’accordent sur l’impossibilité de découvrir le « noyau » de l’identité, qui serait caché à l’intérieur de la personne.

Renforcements positifs et négatifs
Narcisse, toile du Caravage (vers 1597-1599)

« Renforcement positif » et « négatif » sont des expressions créées par Burrhus Frederic Skinner, aujourd’hui utilisées couramment par les psychologues scientifiques.

Un « renforçateur » est un événement qui, suite à un comportement, augmente la probabilité de la répétition de ce comportement. L’effet d’un renforçateur sur le comportement est appelé un « renforcement ». Le mot « renforçateur » est préféré à celui de « récompense », car certaines récompenses – par exemple un bonbon pour un enfant qui n’en n’a pas envie – n’ont pas d’effet « renforçant » sur le type de comportement qui a précédé son apparition.

Un renforcement est qualifié de « positif » lorsque le comportement devient plus probable ou « plus fort » parce qu’il est suivi d’une stimulation appétitive. Le mot « positif » ne signifie pas ici que le renforcement est bon ou utile. Conformément à l’étymologie latine – positus, posé, présent –, il indique la présence de quelque chose, comme dans l’expression « le test sida est positif », le virus est présent.

Un renforcement est qualifié de « négatif » lorsque le comportement devient plus probable ou « plus fort » parce qu’il permet d’éviter qu’une stimulation aversive se produise ou se prolonge. Le mot « négatif » ne signifie pas ici « mauvais » ou « nuisible ». Conformément à l’étymologie – negativus, nié, absent –, il indique l’absence de quelque chose, comme dans l’expression « la cuti est négative », le bacille est absent.

Une large proportion de comportements a pour fonction principale de retarder ou d’éviter des stimulations aversives. L’alcoolique continue à boire moins par plaisir que pour éviter la souffrance provoquée par le manque, le mal-être. Des intellectuels produisent des textes alambiqués pour dissimuler la pauvreté de leur savoir. Leurs comportements sont « renforcés négativement ».

La tentative d’auto-analyse de Sigmund Freud

Freud estimait avoir mis au point « un procédé d’investigation des processus mentaux à peu près inaccessibles autrement » 4 et disait avoir appliqué ce procédé à lui-même. Il écrivait à son ami Wilhelm Fliess le 14 août 1897 : « Le principal patient qui m’occupe, c’est moi-même. Ma petite hystérie, fortement accentuée par le travail, a un peu avancé dans sa solution. D’autres choses restent encore cachées. C’est d’elles que dépend en premier lieu mon humeur. Cette analyse est plus difficile que n’importe quelle autre » 5.

Dans l’espoir de se soigner, Freud commence l’auto-analyse en octobre et l’interrompt le mois suivant. Il écrit le 14 novembre : « Mon autoanalyse reste interrompue. J’ai compris pourquoi. Je ne peux m’analyser moi-même qu’avec des connaissances objectivement acquises (comme un étranger), l’auto-analyse proprement dite est impossible, sinon il n’y aurait pas de maladie [névrotique]. Comme j’ai encore affaire à quelques énigmes dans mes cas, cela doit forcément m’arrêter dans mon auto-analyse aussi » 6.

Par la suite, Freud prétendra que cette analyse a constitué la principale source de ses découvertes, en passant sous silence ses nombreuses lectures.

Nous n’allons pas ici épiloguer sur ce que l’historien des sciences Frank Sulloway a été le premier à appeler « le mythe de l’auto-analyse » 7. Nous renvoyons le lecteur intéressé par les multiples fonctions de la propagation de ce mythe au travail de Mikkel Borch-Jacobsen et Sonu Shamdasani 8. Soulignons seulement que Freud constate, avec raison, que l’essai de se connaître directement, par pure observation intérieure, n’apporte rien d’essentiel.

Le tableau inachevé. Robert W. Buss (1804-1875)

La conceptualisation du moi chez les psychologues scientifiques

La recommandation que Socrate empruntait au fronton du temple d’Apollon à Delphes mène-t-elle à une impasse ? Nullement, si l’on s’en tient au sens que Socrate lui donnait. Celui-ci ne songeait guère à l’auto-analyse au sens moderne du terme. Se connaître, pour lui, c’était réfléchir à notre condition d’être mortel, chercher des règles de vie, effectuer un examen moral et mettre de l’ordre dans notre existence 9.

L’idée de s’explorer soi-même, par curiosité ou par narcissisme, est née à la Renaissance et s’est développée parallèlement à la croissance de l’individualisme dans la culture occidentale. Avec Montaigne, Rousseau, Amiel ou Gide, le moi est devenu un objet d’étude et parfois de culte. Volontiers identifié à l’âme ou à l’esprit 10, il sera souvent imaginé comme une entité « intérieure », immatérielle.

Les psychologues scientifiques n’ont guère eu l’ambition de découvrir le moi profond, ni en eux-mêmes, ni chez les autres. Ils ont toutefois travaillé avec des expressions comme « l’image de soi », le « concept de soi » ou les « schémas du moi », des expressions qui laissent entendre que la connaissance de soi est moins la découverte d’une réalité intérieure qu’une construction intellectuelle à partir d’un vécu ou d’observations de conduites.

Déjà en 1890, William James écrivait que le moi change en fonction du type de relation sociale, que des partenaires différents suscitent des aspects différents de notre être et en quelque sorte des moi différents. George Herbert Mead, dans son célèbre ouvrage de 1934, Mind, self, and society : From the standpoint of a social behaviorist 11, développera la thèse de James : le moi est fondamentalement social, il évolue à la faveur de nos rencontres ; la prise de nouveaux rôles nous transforme ; nous nous voyons comme les autres nous voient. Skinner, le chef de file du comportementalisme moderne, ne cessera d’insister sur le fait que « la connaissance de soi est d’origine sociale » 12.

Ajoutons que les pensées, les affects et les actions varient également selon l’état physiologique. La célèbre formule in vino veritas est un leurre : l’homme enivré pense et agit autrement que lorsqu’il est à jeun, il n’est pas plus vrai, ni moins vrai, dans un cas que dans l’autre.

Connaissance de soi et traits de caractères

Notre connaissance de nous-mêmes s’élabore depuis la petite enfance, au contact des objets et des personnes. Elle peut refléter plus ou moins notre fonctionnement habituel. Nous pouvons, par exemple, sous-estimer nos compétences et limiter nos tentatives d’action. Grâce au développement de la mémoire et du langage, nous pouvons réfléchir sur cette connaissance pratique de nous-mêmes, nous pouvons nous rappeler des sensations corporelles, des actions, des réactions émotionnelles, des croyances, des opinions des autres sur nous.

Dans la psychologie intuitive, le concept le plus souvent utilisé pour se caractériser et caractériser les autres est celui de « trait » de caractère ou de personnalité. On le retrouve dans des formes élaborées de psychologie, y compris dans la psychologie scientifique. Nous avons déjà présenté l’intérêt, les limites et les leurres de cette notion 13. Bon nombre de psychologues – et je suis de ceux-là – pensent que la perspective la plus utile et la plus objective est de procéder à des « analyses comportementales », quitte à reconnaître que certains types de comportements nous caractérisent de façon relativement spécifique.

Les analyses comportementales

Des adeptes de l’auto-observation au long cours ont, comme Amiel, reconnu les leurres et les dangers de ce comportement : la fuite dans des méandres psys, l’inaction, l’hypocondrie mentale. In fine, certains éprouvent le sentiment dont Ernest Renan faisait mention dans l’esquisse d’un roman autobiographique : « Le malheur de ma vie fut d’être trop critique. Il y a danger pour l’homme à avoir trop analysé ses propres ressorts et à voir clairement les fils de la machine. Qu’est-il arrivé ? J’ai tué en moi la jeunesse, la naïve spontanéité » 14. Toutefois, l’efficacité de nos comportements, quels qu’ils soient (y compris les activités artistiques, la détente et le repos), peut s’améliorer à mesure que nous comprenons mieux leur fonctionnement et leurs déterminants. La question se pose avec acuité lorsque nous souhaitons modifier des automatismes solidement ancrés, que nous estimons malencontreux.

Si l’on entend le mot « comportement » au sens large, désignant toute activité signifiante, directement ou indirectement observable, on peut dire que tout comportement – mis à part les réflexes élémentaires – comporte toujours trois dimensions : une composante cognitive (perception, souvenir, réflexion, etc.), affective (plaisir, souffrance, indifférence) et motrice (action, expression corporelle). En lisant, nous percevons et traitons des informations, nous produisons des cognitions (pensées, images mentales, souvenirs) ; nous avons une disposition affective (intérêt, curiosité, satisfaction) ; nous adoptons une attitude corporelle.

D’autre part, tout comportement prend place dans un environnement et dans le temps. Il est toujours effectué en vue d’effets appétitifs (nous lisons par exemple pour trouver des informations intéressantes ou pour mettre fin à une inquiétude). Enfin, tout comportement agit sur l’organisme et, réciproquement, se trouve influencé par l’état de celui-ci (notamment le degré de fatigue et d’activation du système nerveux végétatif).

En définitive, pour analyser un comportement, il est nécessaire de tenir compte de six variables : ses trois dimensions (cognitions, affects, actions), le ou les stimuli antécédents, la ou les conséquences anticipées, l’état de l’organisme. Les comportementalistes dénomment ces éléments et leurs interactions l’« équation comportementale » 15.

L’exemple de la tabacomanie

Prenons la tabacomanie. Le maintien de cette addiction dépend de facteurs physiologiques et affectifs. La nicotine est à la fois stimulante (elle augmente la production d’adrénaline) et apaisante (elle stimule la production d’endorphines). Après une certaine période de consommation, elle engendre une dépendance physiologique d’intensité croissante. La nicotine devient nécessaire à la stabilité fonctionnelle du système nerveux. L’accoutumance génère l’impulsion à augmenter les doses pour éviter la souffrance due au manque. Les fumeurs qui renoncent le plus difficilement au tabac ou qui refument facilement après une période d’arrêt se caractérisent par une nette prépondérance des affects désagréables par rapport aux affects agréables au cours de la vie quotidienne 16.

Le tabagisme dépend aussi d’autres facteurs de l’équation comportementale, à commencer par la disponibilité et le prix du tabac.

Un stimulus n’a pas un effet mécanique sur la conduite adoptée : son impact affectif dépend de la façon dont la personne le décode. La cigarette a un pouvoir particulièrement motivant si elle évoque par exemple le passage à l’état adulte, la transgression de normes ou si elle apparaît comme un moyen facile de réduire l’appétit et de ne pas grossir.

Enfin, le comportement est fondamentalement façonné et maintenu par ses conséquences. Le tabac génère une série de renforcements positifs et négatifs immédiats : les réactions affectives et corporelles évoquées plus haut. Les effets pénibles et destructeurs n’apparaissent qu’à long terme, comme c’est le cas pour beaucoup de dépendances néfastes.

Il n’y a pas d’homme intérieur

Le psychologue scientifique s’accorde avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty quand il dit : « Il n’y a pas d’homme intérieur, l’homme est au monde, c’est dans le monde qu’il se connaît. Quand je reviens à moi [...], je trouve non pas un foyer de vérité intrinsèque, mais un sujet voué au monde » 17. On peut certes dégager des constantes dans nos conduites et les regrouper sous l’étiquette « trait » de personnalité ou de tempérament, mais force est de constater que, fondamentalement, nos conduites varient en fonction de notre environnement et de l’état de notre organisme. Durant le sommeil, nous rêvons d’éléments de la vie quotidienne, de nos préoccupations, de nos peines, de nos angoisses, de nos hostilités. Ces représentations ne manquent pas d’intérêt, surtout si certains thèmes reviennent très régulièrement, mais elles ne constituent pas la « voie royale » pour connaître notre identité soi-disant « profonde ». Les rêves sont des fictions relativement chaotiques, produites dans un état psychique très différent de la veille, un état de passivité et de fascination (le rêveur ne prend guère de distance à l’égard des images qui défilent) 18. Pour nous connaître, il est sans doute plus instructif d’observer, de façon méthodique, ce que nous pensons et surtout ce que nous faisons de façon régulière dans diverses situations, en gardant à l’esprit que trop d’analyse paralyse.

Aujourd’hui, la psychologie populaire regorge d’explications de conduites par un seul facteur, souvent qualifié d’« inconscient » 19. C’est toujours une erreur de s’en référer à un déterminant unique, même s’il paraît pertinent.

La connaissance de soi pour « régler sa vie » ?

Lorsque nous voulons modifier des comportements solidement ancrés, nous avons intérêt à faire des observations méthodiques de nos comportements dans la vie quotidienne, en fonction des six variables évoquées plus haut. Celui qui cherche à analyser sa tabacomanie, en vue de s’en libérer, devrait se poser des questions comme celles-ci : quelles sont les situations qui m’incitent particulièrement à fumer ? Quels sont les « stimuli-pièges » (les stimuli particulièrement incitants) ? Quelles pensées accompagnent la prise de cigarettes ? Quelles sont les croyances sous-jacentes à ces pensées (par exemple : « j’ai absolument besoin d’une cigarette pour me concentrer ») ? Quels états corporels et affectifs déclenchent automatiquement l’impulsion à fumer ? Quels sont les affects que je réduis par l’usage du tabac ? Quels sont, très précisément, les gestes ritualisés ? Quelles sont les actions qui, l’air de rien, m’amènent à fumer ? 20 Quelles sont les activités que je pourrais accomplir à la place de ce rituel ? Quels types de « pauses » pourrais-je expérimenter pour remplacer les pauses-cigarettes avec mes collègues fumeurs ?, etc.

L’analyse n’est qu’un maillon dans le processus d’un changement difficile. D’autres conditions du succès sont la motivation – en fin de compte, l’attention soutenue aux effets appétitifs du changement –, des efforts répétés (on se rappellera l’adage anglais « no pain, no gain ») et la connaissance de certaines lois du comportement 21. À titre d’illustration, citons deux exemples de lois largement confirmées par la psychologie scientifique. Un nouveau comportement s’acquiert d’autant plus solidement, au détriment d’un autre, que ses effets agréables apparaissent rapidement. Il importe donc de se focaliser le plus possible sur les bénéfices à court terme de l’arrêt du tabagisme : davantage de souffle, meilleure haleine, économie d’argent permettant de s’offrir d’autres plaisirs, sentiment d’auto-efficacité, sentiment de libération, etc. D’autre part, les tentatives de contrôler une impulsion en essayant de la chasser de sa pensée s’avèrent contre-productives. La redirection active de l’attention et la restructuration cognitive sont de loin préférables. On peut par exemple visualiser mentalement des méfaits du tabac et le plaisir de se libérer de cette servitude 22.

La gestion de soi n’est pas simplement une question de « volonté ». C’est un ensemble de comportements qui s’analysent, qui s’étudient, qui s’apprennent et se développent. La mission la plus haute de la psychologie scientifique est d’élaborer un savoir qui permette, à ceux qui le souhaitent, d’acquérir cette compétence.

1 Pensées (1670), Édition de Brunschvicg, 1897, § 66, rééd., Paris, Garnier, 1960.

2 Journal intime, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1976-1994, 12 volumes

3 La découverte de soi, PUF, 1948, 514 p.

4 « "Psychoanalyse" und "Libidotheorie" », 1923, rééd. dans Gesammelte Werke, Francfort, Fischer, vol. XIII, p. 211.

5 S. Freud (1887-1904) Lettres à Wilhelm Fliess, édition établie par J. M. Masson, trad. par F. Kahn & F. Robert, Paris, PUF, p. 331.

6 Ibidem, p. 357.

7 F. Sulloway, Freud, biologist of the mind : Beyond the psychoanalytic legend, New York, Basic Books, 1979. Trad., Freud, biologiste de l’esprit, Fayard, 1981, p. 198.

8 (2006) Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2006, p. 63 à 84.

9 Voir G. Gusdorf, La découverte de soi, 1948, PUF, p. 2 à 4.

10 Par exemple, Descartes écrit, dans le Discours de la Méthode, « Ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps » (1638, 4e partie).

11 University of Chicago Press, 440 p.

12 B.F. Skinner, About behaviorism. N. Y. : Knopf, 1974. Rééd., Penguin (Peregrine) Books, 1988, p. 35. Pour un exposé de la conception de Skinner, voir : E. Freixa i Baqué, « Les fondements de la connaissance de soi du point de vue béhavioriste », La Petite Revue de Philosophie, 1989, 10 : 67-80 – En ligne : http://freixa.over-blog.com/article-21414964.html

13 Us et abus du concept de « trait » psychologique, Science et pseudo-sciences, 2009, n° 287.

14 Patrice, roman projeté en 1849, cité par Gusdorf, op. cit., p. 56.

15 L’expression behavioral equation est utilisée surtout par les comportementalistes anglosaxons, depuis la parution de l’ouvrage de F. Kanfer & J. Phillips (Learning foundations of behavior therapy, Wiley, 1970), ouvrage qui leur a servi de référence majeure pendant plus d’une décennie.

16 Silvan Tomkins (Université Rutgers) « Affect as amplification : Some modifications in theory », in R. Plutchik & H. Kellerman (eds) Emotion, Academic Press, 1980, vol. 1, p. 141-164.

17 Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945, p. V.

18 Voir par exemple A. T. Beck & C. H. Ward, « Dreams of depressed patients », Archives of General Psychiatry, 1961, 5 : 462-467. – John Allan Hobson, Le Cerveau rêvant, trad., Gallimard, 1992, 402 p. Un extrait de ce livre se trouve dans C. Meyer et al., Le Livre noir de la psychanalyse, 2005, p. 642-649.

19 Beaucoup d’analyses freudiennes aboutissent à un déterminant inconscient. Ainsi, pour Freud « La masturbation est l’unique grande habitude, l’"addiction originaire", et c’est seulement en tant que substitut et remplacement de celle-ci qu’apparaissent les autres addictions – à l’alcool, à la morphine, au tabac, etc. » (Lettres à Wilhelm Fliess, 1887-1904, trad. PUF, 2006, p. 365).

20 L’importance des « apparent irrelevant decisions » a été mise en évidence par Alan Marlatt, célèbre spécialiste des addictions (voir par exemple : G. Marlatt & J. Gordon, Relapse prevention, New York, Guilford, 1985, 558 p. )

21 Pour plus de détails sur des procédures de libération du tabagisme, voir H.-J. Aubin, P. Dupont & G. Lagrue, Comment arrêter de fumer ?, Odile Jacob, 2003, 192 p.

22 D. Haagad & M. Allison, « Thought suppression and smoking relapse », British Journal of Clinical Psychology, 1994, 33. – B.A. Toll, M.B. Sobell, E. Wagner, L.C. Sobell, « The relationship between thought suppression and smoking cessation », Addictive Behaviors, 2001, 26.

Publié dans le n° 297 de la revue


Partager cet article


L' auteur

Jacques Van Rillaer

Professeur émérite de psychologie à l’université de Louvain (Louvain-la-Neuve) et à l’université Saint-Louis (...)

Plus d'informations