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Cancer du sein et « substances chimiques de l’environnement » : une fausse alerte sanitaire médiatisée

Publié en ligne le 26 septembre 2016 - Science et médias -
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Le 8 septembre 2016, l’Obs, ex Nouvel Observateur, en partenariat avec France Info, consacrait sa couverture à des « révélations sur une crise sanitaire » et relayait les propos alarmistes d’André Cicolella (membre de la commission santé d’Europe-Ecologie les Verts, administrateur de la Fondation sciences citoyennes et président de l’association Réseau Environnement Santé) dans un dossier intitulé en ligne « Cancer du sein : Un empoisonnement qui commence dès le stade fœtal » et « La vérité sur le cancer du sein » dans la version papier [1]. Il dénonce « une croissance spectaculaire de la maladie », une « épidémie » dont les causes environnementales seraient niées par les autorités.

Propos qui vont pourtant à l’opposé des chiffres observés et des données scientifiques publiées !

L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) déplore que le cancer du sein qui représente un fléau pour la santé des femmes soit un sujet instrumentalisé quand des informations fiables seraient bienvenues. C’est pourquoi l’AFIS met en ligne sur son site Internet une analyse de l’épidémiologiste Catherine Hill « Comment se construit une fausse alerte » [2].

Les alertes sanitaires, quand elles s’appuient sur des faits étayés et scientifiquement validés sont salutaires. À l’inverse, de fausses alertes scientifiques, ignorant ou déformant les données scientifiques et les chiffres, peuvent avoir des effets très dommageables.

En septembre 2012, le Nouvel Observateur avait déjà titré « Les OGM sont des poisons » [3] sur la base d’une étude dont le contenu avait été contesté par l’ensemble des agences sanitaires qui s’était penché dessus au niveau français et international [4].

Que l’Obs exploite le filon de l’anxiété et des alertes non fondées est son droit. Mais il est regrettable que France Info se prête également à une telle campagne, surfant sur le sensationnalisme sans le souci ni de la véracité des « informations » colportées, ni de l’inquiétude légitime mais injustifiée ainsi propagée dans la population.

On attendrait en effet d’une radio du service public la promotion d’une information objective et étayée sur les données de la science.