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Scientific American, de juin à octobre 2008

Publié en ligne le 24 octobre 2008 -

Nous continuons à rendre compte de la rubrique « Skeptic » de notre ami Michael Shermer.

Dans le numéro de juin 2008, l’auteur parle d’un film de propagande, diffusé chez les extrémistes religieux, et intitulé « expelled : no intelligence allowed » (« expulsé : intelligence exclue »). L’expulsion qu’évoque le titre est celle du créationnisme dans les écoles. Ce pamphlet anti-évolutionniste est d’un extrémisme à peine concevable, par exemple en donnant comme cause à toutes les dérives totalitaires la croyance au darwinisme. Le film affirme, sans preuve, que des enseignants auraient été licenciés pour avoir refusé d’enseigner l’évolution.

En juillet, Shermer évoque sa rencontre avec Stuart Kaufmann, auteur d’un livre qui tente de montrer que la notion d’émergence, c’est-à-dire le fait que les propriétés d’un système ne se déduisent pas facilement de celles de ses composants, est la marque de l’existence d’un Dieu en quelque sorte « naturalisé ». Avec humour, Shermer doute que ce Dieu puisse détrôner celui de nos religions.

En août, on aborde le domaine des préjugés et des allégations en matière médicale, qui montrent le peu d’esprit critique de bien des gens... Deux exemples sont donnés : la légende d’un lien entre autisme et vaccination et le succès d’une « médecine » à base de jus de blé en herbe.

Le numéro de septembre aborde la question de l’appréhension intuitive de quantités très grandes ou très petites par rapport à celles que nous manipulons quotidiennement. Manifestement, nous ne sommes pas équipés pour cela. Les événements aléatoires très rares, mais non inexistants, tels le fait que deux personnes s’appellent simultanément ou que l’intuition d’un décès de proche se concrétise, font aisément crier au miracle, alors que le calcul montre qu’ils n’ont rien de miraculeux, mais résultent d’une sélection intuitive de faits rares mais frappants.

Cette réflexion se poursuit dans le numéro d’octobre. On y expose les paradoxes qui montrent les erreurs, par exemple dans des jeux, qui découlent de l’insuffisance de l’intuition pour apprécier rationnellement des situations. Shermer attribue cette insuffisance au fait qu’une telle capacité était inutile à nos ancêtres et n’avait donc pas d’avantage évolutif.


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