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Mon810 : l’activation de la clause de sauvegarde n’est pas scientifiquement justifiée !

Publié en ligne le 10 janvier 2008 -
Afis - Paris le 10 janvier 2008

Dans une prestation très médiatisée, le président du « Comité de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés » a fait état le 9 janvier 2008 qu’auraient été relevés «  un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs impactant notamment la flore et la faune » concernant le maïs résistant à la pyrale Mon810. Ceci préfigure l’activation de la clause de sauvegarde et la prise consécutive d’un arrêté interdisant la culture du maïs MON810 et ce dès 2008.

L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) tient à faire part de sa surprise devant ces annonces, tout comme elle avait déjà fait part de sa surprise devant les propos du Président de la République en clôture du Grenelle de l’environnement tant sur la forme, par l’usage d’un vocabulaire inadéquat et partisan, que sur le fond, et ce d’autant plus que de nombreux travaux scientifiques, français et internationaux, répondent déjà très clairement et sans ambiguïté aux questions posées.

Après examen de l’avis émis et contact avec plusieurs scientifiques ayant participé aux réunions du Comité de préfiguration de la haute autorité, l’Association Française pour l’Information Scientifique dresse le constat synthétique suivant :

 cet avis est constitué d’une liste de données ;

 ces données n’ont pas été discutées scientifiquement ;

 même si aucun des arguments avancés n’est erroné, tous sont approximatifs dans la formulation et incomplets sur le fond ;

 aucun des arguments avancés de cette liste ne peut être caractérisé comme nouveau et grave justifiant l’activation de la clause de sauvegarde.

Au regard des conclusions que les autorités politiques ont cru devoir en tirer lors de la conférence de presse tenue le 9 janvier 2008, l’Association Française pour l’Information Scientifique :

 constate qu’aucun élément nouveau n’a été apporté permettant de justifier scientifiquement une mesure de suspension de la culture du maïs rendu résistant à la pyrale et à la sésamie ;

 dénonce la confusion entretenue systématiquement dans le discours entre « exposition » et « impact » ;

 réaffirme que, sans nier l’importance d’une biovigilance lors de la mise en culture des variétés de maïs porteuses d’un gène Bt, vouloir en interdire l’utilisation aux agriculteurs français n’a aucune justification scientifique ;

 dénonce l’instrumentalisation politique dont les scientifiques désignés pour participer au « Comité de préfiguration de la haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés » ont été les victimes ;

 réaffirme que les incertitudes scientifiques sur l’innocuité du maïs génétiquement modifié cultivé en Europe ne sont que « des incertitudes imaginaires voire mensongères tant sur le plan environnemental qu’alimentaire » ;

 rendra publique sur son site internet la lettre par elle adressée le 8 janvier 2008 aux pouvoirs publics, lettre accompagnée de la déclaration « Pourquoi faudrait-il suspendre la culture du maïs OGM ? » du 7 décembre 2007 sur laquelle un millier de signatures se sont portées en soutien et, parmi elles, des centaines de signatures d’académiciens, de chercheurs, de médecins, auxquels se sont adjoints de hauts responsables agricoles et des agronomes ;

 rendra public sur son site internet le texte intégral de l’avis du comité de préfiguration de la haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés et y apportera, progressivement, les éléments de synthèse et d’éclairage nécessaires pour la compréhension par les citoyens, exerçant en cela sa mission d’information scientifique.

Organisant au Sénat, le 17 janvier 2008, le colloque « Biotechnologies & Agriculture durable » dans lequel interviendront ou auquel participeront nombre de scientifiques soit à l’origine de certains des arguments évoqués dans l’avis du comité de préfiguration de la haute autorité soit ayant participé aux différentes réunions de ce comité, l’Association Française pour l’Information Scientifique veillera à ce que les réponses scientifiquement fondées attendues soient apportées, et, rendra publics, par tout moyen approprié, les actes intégraux de ce colloque de façon à informer le plus largement possible les citoyens de notre pays, et ce avant que l’examen d’un projet de loi sur les biotechnologies soit soumis à l’examen de la Représentation Nationale.

Site internet de la déclaration « Pourquoi faudrait-il suspendre la culture du maïs OGM ? » : http://nonaumoratoire.free.fr/

Site internet du colloque « Biotechnologies & Agriculture durable » : http://agribiotech.free.fr/ (disponible sur archive.org—25 Fév. 2020)

Site internet de l’Association Française pour l’information Scientifique : http://pseudo-sciences.org/

Pour le progrès et contre les prophètes des fausses sciences ou de l’apocalypse…

L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) regroupe des adhérents de toute origine et toute formation.

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Le premier objectif qu’elle poursuit est d’informer sur l’avancement des sciences et des techniques en éclairant de façon active les choix de société dans l’optique de l’amélioration des conditions d’existence des êtres humains. Le second est de mettre en garde contre les fausses sciences et l’exploitation de la crédulité. Le troisième enfin réside dans la défense et la promotion de l’esprit scientifique en illustrant de façon récurrente qu’il n’y a pas de meilleure méthode que la méthode scientifique pour appréhender le réel avec fiabilité et qu’il n’y a pas de meilleur outil que la Raison pour poser de façon pertinente et résoudre avec succès les problèmes qui se posent aux individus et aux collectifs humains.

Ces postures sont celles du rationalisme scientifique.

L’AFIS publie la revue Science et pseudo-sciences, fondée en novembre 1968, délivrée sur abonnement et chez les marchands de journaux.

Elle dispose d’un site internet : http://pseudo-sciences.org.


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